Un défi !?
Hier je vous aurais bien informé de ce petit défi que je me lance…
Mais c’était le 1er avril et vous auriez encore cru à une énième blague à Tonton.
Quatre petits tours !
L’époque n’étant pas trop à la blagounette, je me suis dit que j’irais bien à Inter acheter du poisson !?
En vrai je l’ai fait. A chacun son poisson d’avril
Alors je me suis mis dans la tête un truc à la con, un truc à la tonton.
Quand l’ombre du cycliste s’étale sur la glèbe fraîchement travaillée, quand la lumière est pure, étincelante, rasante, son esprit est libre.
Libre d’aller et de venir, libre d’aller là où il ne l’attend pas.
Tous les jours d’avril à 19h19 je serai sur mon vélo pour combattre symboliquement ce truc Covid-19 qui fait suer depuis … ?
Attestation en bonne et due forme.
Bien coché la 5ème case près de la 11ème ligne.
C’est parti pour mes 4 tours de 5,5 km (pas fait exprès le 5,5).
Alors oui, 4 tours pour penser, laisser libre cours à l’esprit qui vagabonde...
Le premier tour pour penser aux proches, les miens surtout ! les très proches, famille, amis, et les moins proches, ceux qui aussi ont partagé un moment de vie avec moi. Penser, à défaut de prier, très fort qu’ils puissent être tous épargnés…
Un deuxième tour pour penser à ceux qui soignent, des obscurs, des sans–grades jusqu’aux pontes, pontifes et gros bonnets.
Pas à ceux qui parlent mais à ceux qui sont tous embarqués dans cette même galère, mais nom de dieu où est le capitaine ?
Iconoclaste, j’aurais voulu écrire, nom d’un capitaine mais où est Dieu ?
Penser à ceux qui pleurent de ne pas réussir à sauver…eux qui se tuent (et le mot est faible) au travail.
A ceux que je ne peux pas applaudir au balcon parce que je n’ai pas de balcon.
Un 3ème tour, alors que le soleil décline et qu’un léger vent du Nord me rappelle d’où je viens, pour penser à ceux qui travaillent que ce soit par conviction ou par obligation, qui conduisent, qui livrent, qui servent, qui s’exposent…
Penser à remercier la caissière, le boulanger pour mon Paris-Brest, la pharmacienne, etc….
Un dernier tour pour penser à ceux qui ne penseront plus, jamais.
A ceux qui dans l'inconfort et l’inconscience de leur situation n’auraient pas su quoi penser.
Auront-ils eu, eux, tel le condamné qui a droit à une dernière cigarette, auront-ils eu droit à une dernière pensée ?
Penser à ceux qui devront, le moment venu, panser les plaies de l’absence à cause d’un petit truc infime, infâme et avide….
Mon heure est passée, il me faut rentrer avant le couvre-feu !
Quatre petits tours et puis s’en va, la marionnette à vélo n’a pas de fil de à la patte…
PS : C’est certainement un défi à la con, ça rapportera pas un rond, mais ce sera ma façon à moi de vivre ce confinement et surtout de l’exprimer.